Robin Delisle
2012-10-21 22:08:59 UTC
J'ai retrouvé le texte auquel fait allusion l'Oncle Fétide.
Puisqu'il me met au défi, je vais apporter mes contre-propositions à sa traduction.
Entre nous deux c’est le moment du choix
*D'accord rien à redire à votre traduction jusqu'ici*
chaque fois que je me souviens combien il m’embrassait tendrement, celui qui
a fondé notre amour. lui, sur le point de m’abandonner de façon perverse et
inventeur de mon trouble
*Contre-proposition
ὀδυνή μ' ἔχει,
ὅταν ἀναμνησθῶ
ὡς κατεφίλει 'πιβούλως μέλλων
quand je me souviens
comme il m'embrassait
alors qu'il s'apprêtait à me quitter insidieusement
ἀκαταστασίης εὑρετὴς
après avoir créé mon amour.
conduisez-moi maintenant encore vers celui vers qui m’amènent comme esclave
et Cypris et le puissant Erôs qui s’est emparé de moi,.
* pas de contre-proposition*
Cela me fait du mal, cela me fait souffrir.
*pas de contre-proposition non plus*
qui même niait que Cypris fût pour moi la cause de mon amour, n’a pas assumé
maintenant sa présente injustice.
*idem : pas de contre-proposition non plus*
consume.
*idem*
laisserai étreindre.
*idem*
être ton esclave et désire ardemment l’être.
*idem*
*Non : je sais que l'on traduit parfois ainsi πόνος mais en réalité, c'est la souffrance que suscite un labeur pénible, pas le labeur lui-même. Pourquoi ne pas traduire par "peine" ou "détresse" ?
car il faut rivaliser, résister,
vaincre ; si l’on ne s’attache qu’à un seul être on sera tout bonnement
inconscient. Un amour univoque nous rend fou.
*J'aurais traduit μονιὸς par exclusif pour ma part*
*θυμὸν par âme ? coeur, ardeur, plutôt ; ἔρις λάβῃ με => quand la haine s'empare de moi. Votre conflit est bien trop faible.*
Je deviens folle
à dormir seule, mais toi tu t’en vas en courant coucher [ailleurs].
transes, il nous faut bien vite aussi nous séparer.
*J'allais bien réussir à vous coincer, cela fait une heure que j'y suis sur votre tirade : fait ! διαλύεσθαι => y mettre fin. Et certainement pas aux transes amoureuses : à la colère qui l'a saisie. C'est votre ἔρις traduite par "conflit" qui vous a induit en erreur. Mettre fin à ses transes de rage , car l'heure de l'action a sonné. Le Νῦν δ'traduit le retour à la réalité (on le traduit d'ailleurs parfois par en réalité). Bref, vous avez fait un magnifique contre-sens.*
Suit une trentaine de vers inutilisables.
*dommage*
Bien à vous, et merci d'avance pour toutes les contributions.
*Bien que vous soyez un très grossier et infect personnage, votre trouvaille n'en est pas moins magnifique et en effet, du calibre de ce qu'écrit Euripide.
Elle est de surcroît très intéressante du point de vue de l'analyse psychologique et truffée de notions grammatic
Puisqu'il me met au défi, je vais apporter mes contre-propositions à sa traduction.
1Παρακλαυσίθυρον
Devant la porte closeEntre nous deux c’est le moment du choix
*D'accord rien à redire à votre traduction jusqu'ici*
ἐζευγίσμεθα: τῆς φιλίης Κύπρις
ἔστ' ἀνάδοχος: ὀδυνή μ' ἔχει,
ὅταν ἀναμνησθῶ
ὡς κατεφίλει 'πιβούλως μέλλων
με καταλιμπάνειν
ἀκαταστασίης εὑρετὴς
χὠ τὴν φιλίην ἐκτικώς.
Nous sommes liés. Cypris est la garante de cet amour. La douleur me possèdeἔστ' ἀνάδοχος: ὀδυνή μ' ἔχει,
ὅταν ἀναμνησθῶ
ὡς κατεφίλει 'πιβούλως μέλλων
με καταλιμπάνειν
ἀκαταστασίης εὑρετὴς
χὠ τὴν φιλίην ἐκτικώς.
chaque fois que je me souviens combien il m’embrassait tendrement, celui qui
a fondé notre amour. lui, sur le point de m’abandonner de façon perverse et
inventeur de mon trouble
*Contre-proposition
ὀδυνή μ' ἔχει,
ὅταν ἀναμνησθῶ
ὡς κατεφίλει 'πιβούλως μέλλων
με καταλιμπάνειν
le chagrin me possèdequand je me souviens
comme il m'embrassait
alors qu'il s'apprêtait à me quitter insidieusement
ἀκαταστασίης εὑρετὴς
χὠ τὴν φιλίην ἐκτικώς.
Lui qui a suscité mon bouleversementaprès avoir créé mon amour.
Ἔλαβέ μ' ἔρως,
οὐκ ἀπαναίνομαι.
L’amour s’empara de moi, je ne le nie pasοὐκ ἀπαναίνομαι.
Ἄστρα φίλα καὶ πότνια Νὺξ συνερῶσά μοι
παράπεμψον ἔτι με νῦν πρὸς ὃν Κύπρις
ἔκδοτον ἄγει με χὠ
πολὺς Ἔρως παραλαβών.
Etoiles mes amis et vous, notre dame la Nuit, ma complice d’amourπαράπεμψον ἔτι με νῦν πρὸς ὃν Κύπρις
ἔκδοτον ἄγει με χὠ
πολὺς Ἔρως παραλαβών.
conduisez-moi maintenant encore vers celui vers qui m’amènent comme esclave
et Cypris et le puissant Erôs qui s’est emparé de moi,.
* pas de contre-proposition*
Συνοδηγὸν ἔχω τὸ πολὺ πῦρ
τοὐν τῇ ψυχῇ μου καιόμενον.
J’ai pour compagnon de route le puissant feu qui dans mon âme brûleτοὐν τῇ ψυχῇ μου καιόμενον.
Cela me fait du mal, cela me fait souffrir.
*pas de contre-proposition non plus*
ὁ φρεναπάτης,
ὁ πρὸ τοῦ μέγα φρονῶν, καὶ ὁ τὴν Κύπριν οὐ
φάμενος εἶναί μοι τοῦ 'ρᾶν αἰτίαν,
οὐκ ἤνεγκε νῦν
τὴν τυχοῦσαν ἀδικίην.
Le séducteur, celui qui auparavant était si bien disposé à mon égard, celuiὁ πρὸ τοῦ μέγα φρονῶν, καὶ ὁ τὴν Κύπριν οὐ
φάμενος εἶναί μοι τοῦ 'ρᾶν αἰτίαν,
οὐκ ἤνεγκε νῦν
τὴν τυχοῦσαν ἀδικίην.
qui même niait que Cypris fût pour moi la cause de mon amour, n’a pas assumé
maintenant sa présente injustice.
*idem : pas de contre-proposition non plus*
Μέλλω μαίνεσθαι: ζῆλος γάρ μ' ἔχει,
καὶ κατακαίομαι καταλελειμμένη.
Je vais devenir folle car une passion jalouse me possède, abandonnée je meκαὶ κατακαίομαι καταλελειμμένη.
consume.
*idem*
Αὐτὸ δὲ τοῦτό μοι τοὺς στεφάνους βάλε,
οἷς μεμονωμένη χρωτισθήσομαι.
C’est cela, jette-moi donc les couronnes, dont rendue à ma solitude je meοἷς μεμονωμένη χρωτισθήσομαι.
laisserai étreindre.
*idem*
δέξαι μ':εὐδοκῶ ζηλῶ δουλεύειν.
Mon maître ne me quitte pas moi la rejetée. Accepte-moi. Je me satisfais dêtre ton esclave et désire ardemment l’être.
*idem*
Ἐπιμανῶς ἐρᾶν μέγαν ἔχει πόνον,
ἂν δ' ἑνὶ προσκαθῇ, μόνον ἄφρων ἔσει,
ὁ γὰρ μονιὸς ἔρως μαίνεσθαι ποιεῖ.
Aimer à la folie entraîne bien du labeurἂν δ' ἑνὶ προσκαθῇ, μόνον ἄφρων ἔσει,
ὁ γὰρ μονιὸς ἔρως μαίνεσθαι ποιεῖ.
*Non : je sais que l'on traduit parfois ainsi πόνος mais en réalité, c'est la souffrance que suscite un labeur pénible, pas le labeur lui-même. Pourquoi ne pas traduire par "peine" ou "détresse" ?
car il faut rivaliser, résister,
vaincre ; si l’on ne s’attache qu’à un seul être on sera tout bonnement
inconscient. Un amour univoque nous rend fou.
*J'aurais traduit μονιὸς par exclusif pour ma part*
Γίνωσχ' ὅτι θυμὸν ἀνίκητον ἔχω,
ὅταν ἔρις λάβῃ με: μαίνομαι
εἰ μονοκοιτήσω,
σὺ δὲ χρωτίζεσθ' ἀποτρέχεις.
Sache que j’ai une âme invaincue quand j’entre en conflit.ὅταν ἔρις λάβῃ με: μαίνομαι
εἰ μονοκοιτήσω,
σὺ δὲ χρωτίζεσθ' ἀποτρέχεις.
*θυμὸν par âme ? coeur, ardeur, plutôt ; ἔρις λάβῃ με => quand la haine s'empare de moi. Votre conflit est bien trop faible.*
Je deviens folle
à dormir seule, mais toi tu t’en vas en courant coucher [ailleurs].
Νῦν δ' ἂν ὀργισθῶμεν, εὐθὺ δεῖ
καὶ διαλύεσθαι.
Pour le présent, si parfois nous nous laissons prendre par d’amoureusesκαὶ διαλύεσθαι.
transes, il nous faut bien vite aussi nous séparer.
*J'allais bien réussir à vous coincer, cela fait une heure que j'y suis sur votre tirade : fait ! διαλύεσθαι => y mettre fin. Et certainement pas aux transes amoureuses : à la colère qui l'a saisie. C'est votre ἔρις traduite par "conflit" qui vous a induit en erreur. Mettre fin à ses transes de rage , car l'heure de l'action a sonné. Le Νῦν δ'traduit le retour à la réalité (on le traduit d'ailleurs parfois par en réalité). Bref, vous avez fait un magnifique contre-sens.*
Οὐχὶ διὰ τοῦτο φίλους ἔχομεν
οἳ κρινοῦσι τίς ἀδικεῖ;
N’avons-nous pas en cela des amis qui jugent qui [de nous] a tort ?οἳ κρινοῦσι τίς ἀδικεῖ;
Suit une trentaine de vers inutilisables.
*dommage*
Bien à vous, et merci d'avance pour toutes les contributions.
*Bien que vous soyez un très grossier et infect personnage, votre trouvaille n'en est pas moins magnifique et en effet, du calibre de ce qu'écrit Euripide.
Elle est de surcroît très intéressante du point de vue de l'analyse psychologique et truffée de notions grammatic