Oncle Fetide a présenté l'énoncé suivant
Post by ChaeréphonOncle Fetide a accouché du syntagme suivant in
Post by Oncle FetidePlus un mythre comporte de variantes, plus il y a de chance, à mon avis,
qu'il soit ancien et voire remonte aux IE. En effet au cours du temps,
modifications volontaires différentes suivant les époques, résurgences
subconscientes, mais aussi emprunts à d'autres cultures, comme cela semble
être le cas pour Héraklès, se sont surajoutés.
Je ne pense pas qu'un mythe avec de nombreuses variantes soit
nécessairement ancien.
Un mythe réinterprété, c'est un mythe efficace, dans un contexte et une
époque donnés. Un mythe ancien mais inefficace sera laissé de côté. Un
mythe récent, mais efficace, par. ex. l'autochthonie atnénienne ou Thésée,
est suceptible d'être exploité longtemps.
-- Amicalement. Chaeréphon
"Je ne crains rien, je n'espère rien, je suis libre".
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Seriez-vous jungien ? Cela ne m'étonnerait guère puisque vous êtes suisse. En
Alors c'est comme M. Jourdain.
Je me rapelle en effet avoir lu Jung, quand j'étais au lycée. C'était
ma période mythologique. Puis Graves, etc.
Ce qui m'a frappé dans ces ouvrages, c'est qu'on se situe toujours à un
niveau éthéré, sans tenir compte du milieu où ces mythes sont apparus.
Le cas est flagrant avec Bachofen... On juxtapose des bouts de mythes,
sans tenir compte de leur structure, provenant de cultures et d'époques
différentes, on touille un bon coup, avec un peu de psychologie
universelle - comme si cela existait - et hop!, on a du graphusianisme
illustré...
Puis j'ai eu des maîtres qui ont remis les pendules à l'heure.
Par exemple, j'ai l'impression que quasi tous les mythes grecs sont
étiologiques, et viennent donc après le rite ou la situation qu'ils
expliquent.
Vous avez parlé des idg. Prenons par ex. la trifonctionnalité.
Je suis convaincu qu'à un certain moment du néolithique, un groupe a
réussi à imposer son pouvoir à un autre groupe, s'arrogeant la position
qui lui semblait la plus prestigieuse, avec l'aide d'un outil guerrier.
Tout a fonctionné pendant un certain temps. Jusqu'au jour où qqn s'est
avisé de se demander: oui, mais pourquoi ?
Les mythes sont alors intervenus pour justifier tout cela. Cela
rappelle Critias, qui dans son Sisyphe (fr. 19), dit: "Il fut un temps
où la vie des hommes était sans règle, comme celle des bêtes et au
service de la force, où les hommes honnêtes n'avaient nulle récompense,
ni les méchants, non plus, de punition. Je pense que c'est plus tard
que les hommes établirent des lois punitives pour que la justice fût
reine sur le genre humain et qu'elle maintînt les débordements en
esclavage : on était châtié chaque fois qu'on commettait une faute.
Plus tard, encore, comme les lois empêchaient les hommes de mettre de
la violence dans les actes commis ouvertement, mais qu'ils en
commettaient en cachette, c'est alors, je pense, que, pour la première
fois, un homme avisé et de sage intention inventa pour les mortels la
crainte de dieux, en sorte qu'il y eût quelque chose à redouter pour
les méchants, même s'ils cachent leurs actes, leurs paroles ou leurs
pensées. Voilà donc pourquoi il introduisit l'idée de divinité, au sens
qu'il existe un être supérieur qui jouit d'une vie éternelle, qui
entend et voit en esprit, qui comprend et surveille ces choses, qui est
doté d'une nature divine : ainsi, il entendra tout ce qui se dit chez
les mortels et sera capable de voir tout ce qui se fait. Si tu médites
en secret quelque forfait, celui-ci n'échappera pas aux dieux, car il y
a en eux la capacité de le comprendre."
De même quand on étudie les mythes d'Héraclès ou de Thésée dans la
céramique attique, on constate que cela ne correspond pas toujours au
mythe attique; et qu'Héraclès est lié à Pisistrate, alors que Thésée
est lié à Clisthène. Et donc que les mythes sont (ré)inventés au moment
où on en a besoin. Les mythes /fondateurs/ sont donc des mythes a
posteriori, et non nécessairement originels.
Et pour revenir en Suisse, le mythe de Guillaume Tell apparaît bien
plus tard que la fondation de la Confédération... à une époque où
celle-ci menaçait d'éclater.
--
Amicalement. Chaeréphon
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