Robin Delisle
2012-10-25 12:48:31 UTC
Bonjour au forum (enfin, à l'agora, devrais-je dire...)
Je cherche s'il existe des fragments d'une tragédie antique dont le
personnage principal serait Ariane. Est-ce que les membres les plus
éminents et les plus savants de ce groupe auraient eu vent de la chose ?
J'ai commencé à lire l'Ariane de Thomas Corneille, le frère de Pierre, qui
m'a l'air très intéressante et je me demandais dans la foulée si c'était
une création entièrement originale ou s'il avait puisé son inspiration chez
un auteur antique dont j'ignorerais l'existence ou la création théâtrale.
Merci par avance de tout éclairage.
Je sais qu'il a existé une tragédie d'Euripide à ce sujet, mais la pièce de
Thomas Corneille fait suite aux exploits de Thésée et met aux prises Ariane
et sa soeur Phèdre.
En fait, dès la troisième scène du 1er acte, Thésée révèle à son ami
Pirithoüs qui vient d'arriver qu'il n'aime plus Ariane mais qu'il est tombé
amoureux de Phèdre sa soeur.
Faute d'oser aborder Ariane de front, il charge son ami d'aller révéler la
fille de Minos qu'il est amoureux de quelqu'un d'autre mais sans lâcher que
la personne en question est Phèdre...
Cela tombe bien, Phèdre est aussi attirée par Thésée, mais, comme elle ne
veut pas faire de mal à sa soeur, elle a commencé par refuser les avances
de Thésée. Finalement, ils décident de pousser le roi de Naxe (Naxos) à
s'enhardir auprès d'Ariane car ils le savent amoureux de la jeune fille.
Oenarus ne se cache plus et déclare sa flamme à Ariane qui la refuse.
Je ne vais pas raconter toute la tragédie, mais évidemment, ça chauffe fort
entre Ariane et Thésée une fois que celle-ci a appris que ce dernier en
aimait une autre et elle lui reproche ni plus ni moins que de l'avoir
nourrie de faux espoirs pour obtenir une aide salvatrice contre le
Minotaure.
La pièce a beau se vouloir tragique, elle ne peut éviter des moments
comiques : devinez qui Ariane choisit comme confidente ? Phèdre,
naturellement, qui n'ose rien lui dire. Or, Airane a l'intention de
liquider sa rivale et elle confie ses intentions à sa soeur...
Le première scène de l'Acte V est terrible : elle s'entretient avec sa
confiente chacune cherchant qui la trahit.
Comme elle pense à une jeune fille que voit Thésée, sa confidente lui
réplique que Phèdre voit bien Thésée et pourtant...est-ce Phèdre qui l'aime
?...
Aveu, alors d'Ariane : un tel amour lui eût été moins odieux, si, du moins
il eût précédé le sien.
Et puis elle ne saurait la soupçonner...
Bien à tort : la pièce s'achève sur le départ en catimini de Phèdre et de
Thésée sans qu'Ariane en ait été informée...
Donc, voilà, je me demandais si l'ami Thomas avait inventé tout cela tout
seul ou s'il l'a pioché quelque part (dans des fragments restant de la
pièce d'Euripide s'il y en a ne serait-ce qu'une petite trace, ou alors
ailleurs) , même si je m'étonne de quipropoquos de comédie dans une pièce
qui se veut tragique avec des personnages dont la lâcheté et les mensonges
conviendraient beaucoup plus à de la commedia dell'arte qu'au caractère
altier qu'on est en droit d'attendre de personnages tragiques à époque
classique.
Et quand je pense que tous les pontes de la Sorbonne ont fait une histoire
de la Phèdre de Racine en raison de ses pensées incestueuses...
Cordialement
Robin Delisle
Je cherche s'il existe des fragments d'une tragédie antique dont le
personnage principal serait Ariane. Est-ce que les membres les plus
éminents et les plus savants de ce groupe auraient eu vent de la chose ?
J'ai commencé à lire l'Ariane de Thomas Corneille, le frère de Pierre, qui
m'a l'air très intéressante et je me demandais dans la foulée si c'était
une création entièrement originale ou s'il avait puisé son inspiration chez
un auteur antique dont j'ignorerais l'existence ou la création théâtrale.
Merci par avance de tout éclairage.
Je sais qu'il a existé une tragédie d'Euripide à ce sujet, mais la pièce de
Thomas Corneille fait suite aux exploits de Thésée et met aux prises Ariane
et sa soeur Phèdre.
En fait, dès la troisième scène du 1er acte, Thésée révèle à son ami
Pirithoüs qui vient d'arriver qu'il n'aime plus Ariane mais qu'il est tombé
amoureux de Phèdre sa soeur.
Faute d'oser aborder Ariane de front, il charge son ami d'aller révéler la
fille de Minos qu'il est amoureux de quelqu'un d'autre mais sans lâcher que
la personne en question est Phèdre...
Cela tombe bien, Phèdre est aussi attirée par Thésée, mais, comme elle ne
veut pas faire de mal à sa soeur, elle a commencé par refuser les avances
de Thésée. Finalement, ils décident de pousser le roi de Naxe (Naxos) à
s'enhardir auprès d'Ariane car ils le savent amoureux de la jeune fille.
Oenarus ne se cache plus et déclare sa flamme à Ariane qui la refuse.
Je ne vais pas raconter toute la tragédie, mais évidemment, ça chauffe fort
entre Ariane et Thésée une fois que celle-ci a appris que ce dernier en
aimait une autre et elle lui reproche ni plus ni moins que de l'avoir
nourrie de faux espoirs pour obtenir une aide salvatrice contre le
Minotaure.
La pièce a beau se vouloir tragique, elle ne peut éviter des moments
comiques : devinez qui Ariane choisit comme confidente ? Phèdre,
naturellement, qui n'ose rien lui dire. Or, Airane a l'intention de
liquider sa rivale et elle confie ses intentions à sa soeur...
Le première scène de l'Acte V est terrible : elle s'entretient avec sa
confiente chacune cherchant qui la trahit.
Comme elle pense à une jeune fille que voit Thésée, sa confidente lui
réplique que Phèdre voit bien Thésée et pourtant...est-ce Phèdre qui l'aime
?...
Aveu, alors d'Ariane : un tel amour lui eût été moins odieux, si, du moins
il eût précédé le sien.
Et puis elle ne saurait la soupçonner...
Bien à tort : la pièce s'achève sur le départ en catimini de Phèdre et de
Thésée sans qu'Ariane en ait été informée...
Donc, voilà, je me demandais si l'ami Thomas avait inventé tout cela tout
seul ou s'il l'a pioché quelque part (dans des fragments restant de la
pièce d'Euripide s'il y en a ne serait-ce qu'une petite trace, ou alors
ailleurs) , même si je m'étonne de quipropoquos de comédie dans une pièce
qui se veut tragique avec des personnages dont la lâcheté et les mensonges
conviendraient beaucoup plus à de la commedia dell'arte qu'au caractère
altier qu'on est en droit d'attendre de personnages tragiques à époque
classique.
Et quand je pense que tous les pontes de la Sorbonne ont fait une histoire
de la Phèdre de Racine en raison de ses pensées incestueuses...
Cordialement
Robin Delisle