Discussion:
Origine du mot lecteur (ou lecture) en grec ?
(trop ancien pour répondre)
Denis Valdenaire
2005-07-18 07:27:18 UTC
Permalink
Bonjour,

Je recherche l'origine du mot lecteur (ou lecture). Je crois bien me
souvenir qu'il vient du grec.

Si ma mémoire est bonne, je crois que le mot grec est très
significatif du rapport entre l'auteur et le lecteur, mais j'aimerai
avoir confirmation.

Merci d'avance pour vos précisions.

Denis Valdenaire
af
2005-07-18 12:04:44 UTC
Permalink
"Denis Valdenaire"
Post by Denis Valdenaire
Je recherche l'origine du mot lecteur (ou lecture). Je crois bien me
souvenir qu'il vient du grec.
Bonjour,

oui, il vient du grec en passant par le latin.

"lector" vient de "lego" "ramasser, recueillir" => "recueillir par les yeux"
=> "lire", selon le Gaffiot, qui indique comme origine le verbe grec "légô".

Le Bailly donne deux verbes "légô" provenant de la même racine
indo-européenne: *leg- : "rassembler"

le 1er signifie "recueillir; choisir, trier, compter". je pense que c'est
celui-là qui est à l'origine du "lego" latin.

le 2nd signifie "dire" et parfois "lire à haute voix".
Post by Denis Valdenaire
Si ma mémoire est bonne, je crois que le mot grec est très
significatif du rapport entre l'auteur et le lecteur, mais j'aimerai
avoir confirmation.
celui qui "dit" et celui qui "lit" procèdent à la même activité de base,
selon la racine indo-européenne commune: ils "rassemblent".
Je serais curieuse de savoir ce que cela vous évoque.

af
r***@joe-linux.org
2005-07-18 13:53:51 UTC
Permalink
Post by af
Je serais curieuse de savoir ce que cela vous évoque.
Je peux me tromper (il faut que je remette la main sur mes sources !)
mais je croyais me souvenir que le terme grec (en tout cas, il
s'agissait d'une langue ancienne, si ça se trouve c'est du latin)
impliquait un rapport de domination très fort de l'auteur (en position
de supériorité, qui imposait ses idées, en quelque sorte) sur le
lecteur.

Celà dit, pour autant que celà soit exact, il faudrait le remettre
dans le contexte de l'époque où la lecture n'était pas accessible au
plus grand nombre. Et je pense qu'il ne faut pas mélanger ethymologie
et philosophie :)

Denis Valdenaire
af
2005-07-19 10:57:43 UTC
Permalink
Post by r***@joe-linux.org
Je peux me tromper (il faut que je remette la main sur mes sources !)
<mais je croyais me souvenir que le terme grec (en tout cas, il
<s'agissait d'une langue ancienne, si ça se trouve c'est du latin)
<impliquait un rapport de domination très fort de l'auteur (en position
Post by r***@joe-linux.org
Post by r***@joe-linux.org
de supériorité, qui imposait ses idées, en quelque sorte) sur le
lecteur.
Je ne vois pas, et aucun autre internaute ne répond...
Bon, vous les retrouvez, vos sources? :-)

af
Oncle Fétide
2005-08-06 07:10:36 UTC
Permalink
N.B. Ce qui suit n'engage que moi et je ne prétends pas détenir la vérité!

Il faut partir à mon sens de l'indo-européen. Or ces messieurs ignoraient
l'écriture et donc la lecture.

La racine *leg me semble signifier "procéder à une opération intellectuelle"
d'où le grec, logos, raison, logizein, compter etc. En grec cela a donné le
mot legein argumenter (logographos= rédacteur d'arguments juridiques >
avocat) puis tout simplement dire. En latin dire a été exprimé par la racine
"montrer, mettre en lumière (*dey) > deicese> dicere qui correspond au grec
deiknunai = montrer. *Leg a été utilisé par les latins pour exprimer la
lecture quand l'écriture fut connue. A mon avis le sens "rassembler"
(collectio etc.) est un dérivé sémantique ultérieur, mais je peux me
tromper.

Lire en grec classique, c'est anagignôskein/lecteur anagnôstês/lecture
anagnôsis etc. (prendre connaissance en remontant) souvenir probable du
temps ou les textes s'écrivaient de bas en haut et non de haut en bas. C'est
conforté par le terme latin summa, la somme d'une addition qui se faisait de
bas en haut le résultat étant donc au sommet (summa ratio= le calcul du
haut) On a aussi "analegesthai" avec toujours "ana" = en allant vers le
haut. je comprends ce mot comme : faire pour soi une opération
intellectuelle en remontant > lire

Je ne vois pas de notion de rapport dominant/dominé dans tout cela, mais je
n'ai que des lumières parcellaires de la question.

Il se peut que de nouvelles ouvertures sur la question aient été faites.
Cela m'intéresse.

Je renvoie à E. Benveniste, in Vocabulaire des Institutions
Indo-Européennes, article "religio/superstitio" et passim même si je ne
partage pas nécessairement toujours ses analyses.
Post by af
Post by r***@joe-linux.org
Je peux me tromper (il faut que je remette la main sur mes sources !)
<mais je croyais me souvenir que le terme grec (en tout cas, il
<s'agissait d'une langue ancienne, si ça se trouve c'est du latin)
<impliquait un rapport de domination très fort de l'auteur (en position
Post by r***@joe-linux.org
Post by r***@joe-linux.org
de supériorité, qui imposait ses idées, en quelque sorte) sur le
lecteur.
Je ne vois pas, et aucun autre internaute ne répond...
Bon, vous les retrouvez, vos sources? :-)
af
Loading...